En tout temps, peuples, confiez-vous en Lui, rĂ©pandez vos cĆurs en sa prĂ©sence ! Dieu est notre refuge. Psaume 629 Heureux ceux qui respectent le droit, qui pratiquent la justice en tout temps ! Psaume 1063 Dieu fait toute chose belle en son temps; mĂȘme Il a mis dans leur cĆur la pensĂ©e de lâĂ©ternitĂ©, bien que lâhomme ne puisse pas saisir lâĆuvre que Dieu fait, du commencement jusquâĂ la fin. EcclĂ©siaste 311 Souvenez-vous de ce qui sâest passĂ© dĂšs les temps anciens; car Je suis Dieu, et il nây en a point dâautre, Je suis Dieu, et nul nâest semblable Ă Moi. EsaĂŻe 469 JĂ©sus disait Le temps est accompli, et le royaume de Dieu est proche. Repentez-vous, et croyez Ă la bonne nouvelle. Marc 115 Lorsque les temps ont Ă©tĂ© accomplis, Dieu a envoyĂ© son Fils, nĂ© dâune femme, nĂ© sous la loi, afin quâIl rachĂšte ceux qui Ă©taient sous la loi, afin que nous devenions enfants de Dieu. Galates 44-5 Faites en tout temps par lâEsprit toutes sortes de priĂšres et de supplications. Veillez Ă cela avec une entiĂšre persĂ©vĂ©rance, et priez pour tous les saints. EphĂ©siens 618 Que le Seigneur de la paix vous donne lui-mĂȘme la paix en tout temps et de toute maniĂšre! Que le Seigneur soit avec vous tous ! 2 Thessaloniciens 316 Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlĂ© par le Fils, quâIl a Ă©tabli hĂ©ritier de toutes choses, par lequel Il a aussi créé le monde. HĂ©breux 12 Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin quâil vous Ă©lĂšve au temps convenable. 1 Pierre 56 Dâautres suggestions? Propose-les dans les commentaires ci-dessous. Retrouve les autres 10 versets clĂ©s sur⊠Cet article, publiĂ© dans La Bible, est taguĂ© 10 versets clĂ©s, Ă©ternel, belle, confiance, Dieu, hĂ©ritier, humilitĂ©, justice, naissance, paix, prĂ©sence, priĂšre, promesse, temps. Ajoutez ce permalien Ă vos favoris.
CrĂ©ezun compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer. Site-Forum chrĂ©tien catholique pour l'EvangĂ©lisation par la Parole de Dieu et par la priĂšre selon le Temps liturgique mise Ă jour quotidiennement bonne visite Ă tous â„ AimĂ©e Degallier-Martin totem LĂ©zard a Ă©tĂ© Ă©claireuse Ă GenĂšve au tout dĂ©but du scoutisme elle est nĂ©e vers 1905, cheftaine dans les annĂ©es 1920. Elle est auteure de trois livres de rĂ©flexions Ă©thiques, de mĂ©ditations et de priĂšres trĂšs apprĂ©ciĂ©es depuis des gĂ©nĂ©rations. De temps en temps, promis, je vous en mettrai dâautres vous pouvez aussi mâen envoyer đ Vous trouverez dans cette page La Promesse Le bonheur Mourir Je vais prendre le temps PriĂšre du soir Les deux joies La foi Etre vraie RĂ©pands la joie Adorer Dieu Etre soi-mĂȘme une Ćuvre dâart Choisir la bonne direction et puis partir ArrĂȘte-toi un moment Partir le matin Laisse seulement cette petite lucarne ouverte sur le jardin du monde SimplicitĂ© La nuit. Tentation SolidaritĂ© tirĂ©es des livres de LĂ©zard NâhĂ©sitez pas Ă proposer une priĂšre qui vous a aidĂ© Ă prier. La Promesse Devant un feu tranquille, viens faire ta Promesse. Ce nâest pas difficile, ce nâest pas audacieux, ce nâest pas prĂ©somptueux de promettre quâon veut faire tout son possible pour servir Dieu, aider son prochain, obĂ©ir Ă la Loi. Ce nâest pas difficile parce que tu ne promets pas de ne jamais faillir, tu ne promets pas de ne jamais dĂ©sobĂ©ir, de ne jamais te tromper, cela tu ne le pourrais pas, car tu nâes pas une sainte, pas plus que moi, pas plus que nous. Tu promets seulement de faire tout ton possible⊠ce que tu peux, comme tu peux, de ton mieux. Devant ce feu tranquille, viens faire ta Promesse. La Promesse est une force, une direction que tu donnes Ă ton effort. Et lâeffort te conduira dâeffort en effort, Ă travers la vie, jusquâau but que tu tâes proposĂ©. La Promesse est une force. Quand tu lâauras faite, tu ne seras pas meilleure, tu seras plus forte. Et sâil tâarrive un jour dâhĂ©siter, de ne pas trĂšs bien savoir si telle chose est faisable ou si elle est de celles qui ne doivent pas se faire, tu te souviendras quâun soir, devant un feu tranquille, Ă lâheure oĂč les clartĂ©s se voilent, oĂč les bruits sâapaisent, au milieu des camarades qui avaient le mĂȘme idĂ©al que toi, tu as promis de servir Dieu, et tu nâhĂ©siteras plus. Tu sauras si la chose est faisable ou si elle est de celles qui ne doivent pas se faire. La Promesse est une force. Tu ne seras pas toujours aussi bien disposĂ©e quâaujourdâhui. Tu nâauras pas toujours cette joie dĂ©bordante ou cette calme sĂ©rĂ©nitĂ©, parce quâil y a des tourments dans la vie, de grandes lassitudes, des chagrins dâenfants et des tristesses dâadultes, de soudaines incertitudes. Alors, peut-ĂȘtre, par un triste matin dâune triste journĂ©e, tu te diras A quoi bon tout cela ?⊠» et puis tu te souviendras quâun soir, devant un feu tranquille, Ă lâheure oĂč les clartĂ©s se voilent, oĂč les bruits sâapaisent, au milieu des camarades qui avaient le mĂȘme idĂ©al que toi, tu as promis de servir Dieu. » Le bonheur Le bonheur nâest pas accrochĂ© Ă la lune, Suspendu Ă quelque astre lointain, Il nâest pas sur Jupiter, Mars ou Neptune, Mais Ă portĂ©e de main. Le bonheur nâest pas au delĂ des mers, Dans un monde cĂ©leste, merveilleux, incertain⊠Il est sur notre propre terre, A portĂ©e de main. Le bonheur nâest pas sur une Ăźle lointaine, Quelque part sur lâOcĂ©an terrible Il est chez nous, dans la plaine, Dans ta maison paisible. Le bonheur nâest pas dans un chĂąteau grandiose, HabitĂ© par des reines et des rois, Il est dans ton jardin de roses, Dans ta maison de bois. Le bonheur nâest pas dans une nuit vĂ©nitienne, Faite de musique et dâamour, Il est dans les choses quotidiennes, Que tu retrouves chaque jour. Le bonheur nâest pas dans quelque grande ville, OĂč lâon parle de richesses et de joie, Il est dans ta chambre tranquille, Tout prĂšs de toi. Le bonheur nâest pas dans les choses quâon espĂšre, Et quâon rĂ©clame du lendemain, Il est dans celles qui nous entourent, Et qui reposent entre nos mains. Mourir Penser Ă la mort. Y penser simplement, Ă la fin de sa journĂ©e. Elle nâest pas laide, elle nâest pas triste grave seulement, entourĂ©e dâinconnu. Câest la porte qui sâouvre â un peu plus tĂŽt pour les uns, un peu plus tard pour les autres sur le pays mystĂ©rieux, vers lequel nous allons tous. Pourquoi mourir? Pourquoi? Personne ne peut rĂ©pondre. Personne ne sait ce qui suit la mort Comme personne ne sait ce qui prĂ©cĂšde la naissance. Devant le mystĂšre de lâau-delĂ et de lâen-deçà de la vie, le plus intelligent et le moins intelligent sont Ă©gaux muets, silencieux, tout petits. Il faut mourir. La mort viendra pour toi et pour moi, demain ou aprĂšs-demain, dans un mois ou dans une annĂ©e⊠La vie nâest pas longue, elle nâest pas Ă©ternelle, mais je lâaime telle quâelle est, avec sa joie et sa souffrance, lâeffort quâelle exige et cette grave tristesse qui lâentoure. Penser Ă la mort. Y penser simplement, Ă la fin de sa journĂ©e. Elle nâest pas laide, elle nâest pas triste grave seulement, entourĂ©e dâinconnu. Câest la porte qui sâouvre â un peu plus tĂŽt pour les uns, un peu plus tard pour les autres sur le pays mystĂ©rieux, vers lequel nous allons tous. Mourir⊠sâen aller. Es-tu prĂȘte ? Es-tu assez forte pour supporter la plainte de ton corps ? lâangoisse de ta chair attachĂ©e Ă la vie ? Es-tu assez forte pour tâen aller toute seule ? Si je devais mourir demain, il me semble, quâen une vision rapide, je verrais autour de moi, tous ceux que jâai fait souffrir, sans le vouloir il y a tant dâinsouciance en nous, si peu de bontĂ©. â Tous ceux que je nâai pas pu aimer. Tous ceux que jâai aimĂ©s sans jamais le leur montrer. Cette richesse enfouie. Cette joie perdue. Ce bonheur qui aurait pu ĂȘtre et qui nâa pas Ă©tĂ©. Et ce sera ma souffrance de la derniĂšre heure, de sentir que je nâai pas Ă©tĂ© ce que jâaurais pu ĂȘtre, ni fait ce que jâaurais pu faire. Pourquoi ne pas aimer ceux quâon aime? Pourquoi ne pas aimer aussi ceux quâon nâaime pas? Pourquoi ne pas offrir tout ce quâon a? JusquâĂ lâĂ©puisement du trĂ©sor, Jusquâau tarissement de la source ? Pourquoi attendre? Pourquoi compter, calculer, partager, rĂ©server ? Ne peut-on pas tout donner Ă tous, dans la mesure de ce que chacun rĂ©clame et si possible audelĂ ? Le jour viendra assez tĂŽt oĂč lâon ne pourra plus rien pour les autres, parce quâils seront partis⊠parce quâon sera parti⊠Je vais prendre le temps Je vais prendre le temps de laisser poser mon regard sur les choses de tous les jours et les voir autrement, celles que chaque matin, je croise sans les voir. Toutes les choses familiĂšres que je cĂŽtoie Ă longueur de jour, de mois, dâannĂ©e⊠Je vais prendre le temps de voir lâĂ©trangetĂ© des arbres, ceux de mon jardin, ceux du parc voisin, qui le crĂ©puscule venu bruissent de mystĂšre⊠Je vais prendre le temps de poser mon regard sur les ĂȘtres que jâaime et de regarder autrement les miens, celles et ceux qui me sont les plus proches et que parfois je ne vois mĂȘme plus, je nâentends mĂȘme plus, tant le souci de mes affaires, de mon travail, parasitent mon cĆur et mon corps⊠Oui, je vais prendre le temps de les dĂ©couvrir de me laisser surprendre encore et toujours par ceux que jâaime. Oui, je vais prendre le temps de te rencontrer aussi, toi mon Dieu, au-delĂ des mots, des formules et des habitudes. Oui, je vais aller Ă ta rencontre comme au dĂ©sert et tu me surprendras, mon Dieu. Oui, je vais prendre le temps de te rencontrer autrement. PriĂšre du soir Merci de ce jour qui finit. Merci de cette nuit qui vient. Mon Dieu, Quâelle berce le sommeil des hommes endormis Quâelle berce ceux que jâaime. Quâelle me berce moi-mĂȘme, JusquâĂ demain. Dans ce jour qui finit, Tout nâa pas Ă©tĂ© beau ni bien fait, ni parfait. RĂ©pare, si câest possible, efface, change, Et donne-nous la force de faire mieux demain. Dans ce jour qui finit, Des hommes ont souffert. GuĂ©ris, si câest possible. Diminue le mal ou le chagrin. Fais que quelque chose vienne apaiser leur peine. Fais que quelquâun sâen aille les aider. Et que cette nuit leur fasse du bien. Dans ce jour qui finit, Nous nâavons pas Ă©tĂ© ce que nous aurions dĂ» ĂȘtre. Fais-nous meilleurs, mon Dieu, si câest possible. Moins durs envers les autres, Plus doux, plus patients. Fais-nous plus forts aussi, plus dĂ©cidĂ©s, plus exigeants pour nous-mĂȘmes, Plus vrais dans nos paroles, Plus fidĂšles Ă nos promesses, Plus actifs dans nos travaux, Plus obĂ©issants et plus soumis Ă ce qui est juste, Plus rieurs aussi, Et que demain soit plus beau quâaujourdâhui, plus grand. Merci de ce jour qui finit. Merci de cette nuit qui vient. Quâelle berce le sommeil des hommes endormis. Quâelle berce ceux que jâaime. Quâelle me berce moi-mĂȘme, JusquâĂ demain. Les deux joies Il y a la joie qui vient du dehors Et il y a celle qui vient du dedans. Je voudrais que les deux soient tiennes. Quâelles remplissent les heures de ton jour et les jours de ta vie. Car lorsque les deux se rencontrent et sâunissent, Il y a un tel chant dâallĂ©gresse que ni le chant de lâalouette ni celui du rossignol ne peuvent sây comparer. Mais si une seule devait tâappartenir, si pour toi je devais choisir, je choisirais la joie qui vient du dedans. Parce que la joie qui vient du dehors est comme le soleil qui se lĂšve le matin et qui, le soir, se couche. Comme lâarc-en-ciel qui paraĂźt et disparaĂźt, comme la chaleur de lâĂ©tĂ© qui vient et se retire. Comme le vent qui souffle et passe. Comme le feu qui brĂ»le puis sâĂ©teint⊠Trop Ă©phĂ©mĂšre, trop fugitive⊠Jâaime les joies du dehors. Je nâen renie aucune. Toutes, elles sont venues dans ma vie quand il le fallait⊠Mais jâai besoin de quelque chose qui dure, de quelque chose qui nâa pas de fin, qui ne peut pas finir. Et la joie du dedans ne peut pas finir. Elle est comme une riviĂšre tranquille, toujours la mĂȘme, toujours prĂ©sente. Elle est comme le rocher, comme le ciel et la terre qui ne peuvent ni changer ni passer. Je la trouve aux heures de silence, aux heures dâabandon. Son chant mâarrive au travers de ma tristesse et de ma fatigue. Elle ne mâa jamais quittĂ©. Câest Dieu â câest le chant de Dieu en moi, cette force tranquille qui dirige les mondes et qui conduit les hommes et qui nâa pas de fin, qui ne peut pas finir. Il y a la joie qui vient du dedans Et il y a celle qui vient du dehors. Je voudrais que les deux soient tiennes. Quâelles remplissent les heures de ton jour et les jours de ta vie. Mais si une seule devait tâappartenir, si pour toi je devais choisir, je choisirais la joie qui vient du dedans. La foi Je ne peux pas prier avec des mots, mais chacun de mes dĂ©sirs est une priĂšre pour toi. Je ne peux pas confesser mes erreurs, mais chacun de mes regrets est un aveu pour toi. Je ne peux pas joindre mes mains pour tâadorer, ni mâagenouiller, mais chacune de mes joies est une adoration pour toi. Je ne peux pas tâoffrir des sacrifices ni des privations, mais chacun de mes actes est une offrande pour toi. Je ne peux pas te connaĂźtre, mais je tâai senti dans ce quâil y a de meilleur dans le monde, dans ce quâil y a de plus beau, et je tâai choisi comme but de ma vie, comme direction de mes efforts. Jour aprĂšs jour, je chercherai Ă vivre mieux. Permets seulement que ma volontĂ© soit endurante et que persĂ©vĂ©rant soit mon effort, jusquâĂ la fin. Etre vraie Etre vraie, Transparente comme lâeau du lac un jour de ciel bleu. Etre forte, Forte comme la roche que nul casseur de pierres ne peut briser. Etre droite, Droite comme le peuplier qui se dresse dans un champ. Et simple, Simple comme lâalouette qui nâa quâun chant quâelle porte au ciel dans un Ă©lan de joie. RĂ©pands la joie RĂ©pands la joie⊠RĂ©pands la joie sur ton chemin, sur nos chemins. Dis, ne veux-tu pas rĂ©pandre la joie? Oh ! oui, je le veux bien, mais dâoĂč prendre la -joie ? Je connais un pays; il se nomme la Loi. Dans ce pays habitent la VĂ©ritĂ©, la VolontĂ©, lâIntelligence, la BeautĂ©, la BontĂ© et la Joie. Commence par la VĂ©ritĂ©. Elle vogue sur un lac bleu, et la voile blanche de sa barque se dĂ©tache sur un ciel bleu. Attends patiemment; la VĂ©ritĂ© ne se hĂąte pas toujours, mais elle vient toujours. Lorsquâelle tâaura vue et reconnue, elle te dira Sois vraie. Que jamais un mensonge nâeffleure tes lĂšvres, ni mĂ©disance, ni flatterie, ni inexactitude aucune. Que ton oui, soit oui; que ton non, soit non; que ta promesse soit une promesse; ton tĂ©moignage, un tĂ©moignage; ton verdict, un verdict. ObĂ©is Ă cet ordre, et tu auras conquis ta premiĂšre gerbe de joie. Ensuite pars Ă la recherche de la VolontĂ©. Elle habite la forĂȘt de chĂȘnes. Elle est grande comme les chĂȘnes et forte comme les chĂȘnes. Autour dâelle, tu verras toutes les Ă©nergies du monde ligotĂ©es par elle; bĂąillonnĂ©es par elle ; dominĂ©es par elle qui sâen sert. A son service. Ne crains pas sa rude apparence; elle est bonne ; elle te dira simplement Domine-toi. Quand la colĂšre te secoue, quand un mot va sâĂ©chapper de ta bouche, et souiller de son odeur infecte le sillon dâair quâil parcourra, domine-toi. Quand la colĂšre te secoue, quand ton bras se lĂšve pour frapper, quand ton pied tremble sur le sol, domine-toi. Quand la folie te grise, quand le dĂ©lire te pousse de sottise en sottise, domine-toi. Quand la tristesse tâenveloppe de ses linges mouillĂ©s, quand tu veux pleurer, domine-toi. Quand tu veux crier, domine-toi. ObĂ©is Ă cet ordre, et tu auras conquis la seconde gerbe de joie. Puis prend le chemin de la roche dite la Grise». Câest lĂ que rĂȘve lâIntelligence. Son front est soucieux; son regard semble scruter lâInfini. Elle est belle; elle est bonne aussi. Ne crains pas de lâimportuner; elle te dira doucement Comprends. Respecte. Câest-Ă -dire regarde; Câest-a-dire observe; sonde et fouille; tourne et retourne lâobjet trouvĂ©. MĂ©dite la parole entendue. Cherche Ă saisir ce quelque chose qui te semble Ă©trange. Cherche Ă lâassimiler, Ă le faire tien. Si tu ne peux pas, reconnais modestement ton impuissance, et respecte au moins; Ne condamne pas tout de suite; Ne rejette pas tout de suite; Ne te dĂ©tourne pas tout de suite. ObĂ©is Ă cet ordre et tu auras conquis la troisiĂšme gerbe de joie. Le chemin qui te reste Ă faire nâest point pĂ©nible il conduit Ă la prairie verte, la radieuse, oĂč vivent ensemble la BeautĂ© et la BontĂ©. Dans les hautes graminĂ©es, elles cheminent et les semences de pissenlit sâenvolent Ă leur passage; et les bardanes sâaccrochent Ă leurs robes et les pavots sâeffeuillent dans leurs cheveux flottants. Elles chantent; et leur voix est pleine dâĂ©clat et de douceur. Assieds-toi. Attends quâelles approchent. Elles se pencheront sur toi et tu nâentendras quâun murmure Recherche le beau. Aide sans te lasser. ObĂ©is Ă cet ordre en apparence si simple et pourtant compliquĂ©. Il faut un effort pour toute chose câest une vĂ©ritĂ© vieille comme le monde. ObĂ©is Ă cet ordre, et tu auras conquis deux gerbes encore de joie. Et riche de cette richesse, tu tâen iras enfin trouver la Joie sur le sommet lumineux. Tu la verras, la rieuse gamine dansant dans un rayon de soleil. Elle rira en te voyant chargĂ©e comme un baudet. Elle te prendra par la main et te dira Maintenant va et rĂ©pands la joie. Que ton regard soit un regard de joie. Que ton sourire soit un sourire de joie. Que ta parole soit une parole de joie. Que ton geste soit un geste de joie. Inonde ceux qui tâentourent de joie; on en manque tellement dans le monde⊠Ne crains pas dâen donner trop; Ne crains pas dâen manquer surtout. ObĂ©is Ă cet ordre et tu auras conquis la Joie mĂȘme, rieuse gamine qui cheminera toujours Ă tes cĂŽtĂ©s. Dis, ne veux-tu pas rĂ©pandre la joie? Oh ! oui, je le veux bien. Adorer Dieu Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui Lâadorent, Lâadorent en esprit et en vĂ©ritĂ© . » Ăvangile selon Jean 424 Je nâirai pas adorer mon Dieu dans telle ou telle chapelle, dans tel ou tel lieu saint⊠LâEglise de Dieu sera mon Ă©glise et Dieu seul me parlera de Dieu, dans Son Eglise. Mais oĂč est-elle, Son Eglise? Elle est lĂ oĂč rĂšgne la bontĂ©. Elle est lĂ oĂč chante la beautĂ©. Elle est dans la nature; sous la verdure; Ă lâombre des grands arbres; au soleil qui jaunit le blĂ©, qui rougit les pommes, qui brunit les feuilles. Elle est lĂ oĂč rĂšgne la justice. Elle est lĂ oĂč chante la paix; au foyer paisible; prĂšs du feu qui sâĂ©teint; prĂšs de la flamme qui sâĂ©lance. Elle est au cimetiĂšre. Elle est oĂč lâon pleure; sous les saules pleureurs, les ifs et les cyprĂšs. Elle est lĂ oĂč rĂšgne la vĂ©ritĂ©. Elle est lĂ oĂč chante la force joyeuse; lâaction virile. Elle se dresse en pleine lumiĂšre, immense. Comment ne la vois-tu pas ? Elle remplit le monde⊠Elle est dans ton cĆur. Elle est dans mon cĆur. Elle est partout, et ses orgues puissantes rĂ©sonnent dans lâespace, et ses cloches rieuses sâĂ©grĂšnent dans les airs; on les entend aux deux pĂŽles comme ici et comme lĂ . ArrĂȘte-toi; Ă©coute⊠Dieu seul te parlera de Dieu dans Son Eglise. Jâirai dans lâEglise de Dieu. Quant au culte que je rendrai Ă mon Dieu, ce sera une priĂšre; et puis un chant de joie. Mais ma priĂšre ne sera pas une suite de mots. Pourquoi des mots? â Nos jours en sont si pleins. Ma priĂšre ne sera pas une succession de phrases. Pourquoi des phrases ? â Nos jours en sont tout pleins. Ma priĂšre, ce sera toute ma vie Et toute ma vie sera une priĂšre dont chaque mot sera un acte, un effort vers le mieux. Et si cela tâĂ©tonne. Ne tâĂ©tonne plus. Je ne donne pas le beau nom de priĂšre au triste effort qui sâaccomplit de mauvaise grĂące et de mauvaise humeur, parce que les circonstances nous lâont imposĂ©. Je donne le beau nom de priĂšre Ă lâeffort ailĂ©, librement choisi, voulu et accompli; A lâeffort joyeux qui entraĂźne vers un quatriĂšme effort, et dâeffort en effort Ă lâinfini. Mon culte sera une priĂšre et ma priĂšre, ce sera toute ma vie, et ma vie sera un effort. Effort vers la beautĂ©. Oh! beautĂ©, que ton rĂšgne vienne. Effort vers la bontĂ©. Oh! bontĂ©, que ton rĂšgne vienne. Effort vers la joie. Oh ! joie, que ton rĂšgne vienne. Effort vers lâintelligence et la comprĂ©hension; la justice et la vĂ©ritĂ©. Un grand effort⊠Ne parle pas. je connais tes objections. Je sais ce que tu vas dire. Ces efforts, tu les as faits. Tu les as faits dix fois; tu les as faits cent fois. Tu les as faits bien plus de cent fois ; et toujours en vain. Car la beautĂ© est restĂ©e lointaine. La bontĂ© tu ne lâas pas atteinte. Et la joie tu ne lâas pas trouvĂ©e. Maintenant tu es lasse, lasse, lasse et fatiguĂ©e⊠Tu ne veux plus faire dâefforts. Et pourtant il faut que tu recommences. Quâimporte si les premiers efforts ont Ă©chouĂ©. Quâimporte si les seconds sont destinĂ©s encore Ă Ă©chouer. Nây a-t-il pas dĂ©jĂ de la beautĂ© dans lâeffort vers la beautĂ©? Nây a-t-il pas dĂ©jĂ de la bontĂ©, dans lâeffort vers la bontĂ©? Nây a-t-il pas dĂ©jĂ de la justice, dans lâeffort vers la justice? Et surtout, surtout, nây a-t-il pas dĂ©jĂ de la joie dans tout effort quel quâil soit? Tu es lasse, lasse, lasse et fatiguĂ©e⊠Tu ne veux plus faire dâefforts. Il faut pourtant que tu recommences⊠Mais repose-toi dâabord. Pourquoi as-tu tant couru? Pourquoi ne tâes-tu jamais arrĂȘtĂ©e? Regarde pourquoi y a-t-il des champs au bord de la route, si ce nâest pour sây asseoir? Pourquoi y a-t-il de lâombre, si ce nâest pour sây coucher? Tu as Ă©tĂ© trop orgueilleuse. Tu as Ă©tĂ© trop ambitieuse. Tu as eu trop dâamour-propre. Tu as voulu tout faire toi-mĂȘme; tu as toujours voulu tout faire toi-mĂȘme, sans jamais accepter lâaide de personne. Et ,quand la vie mĂȘme tâoffrait un repos; Et quand la nature tâinvitait au repos; Et quand les circonstances de ta vie te permettaient un repos, tu ne lâas pas acceptĂ©. Pourquoi ne lâas-tu pas acceptĂ©? Lâessentiel, ce nâest pas que nous fassions toute chose. Lâessentiel, câest que toute chose se fasse. Il y a du foin Ă rentrer. Lâessentiel, ce nâest pas que tu rentres le foin. Lâessentiel, câest que le foin soit rentrĂ©. Ou crois-tu ĂȘtre la seule Ă savoir rentrer le foin ? Il y a une maison Ă construire. Lâessentiel, ce nâest pas que tu construises la maison. Lâessentiel, câest que la maison se construise. Ou crois-tu ĂȘtre seule Ă savoir construire une maison? Il y a un malade Ă soigner ? Lâessentiel, ce nâest pas que tu guĂ©risses le malade. Lâessentiel câest que le malade soit guĂ©ri. Ou crois-tu ĂȘtre seule Ă savoir soigner? Ah! sâil nâest personne pour rentrer le foin, tu le rentrera et mĂȘme si tu tombes de fatigue. Sâil nâest personne pour construire la maison, tu la construiras, et mĂȘme si tu tombes de fatigue. Sâil nâest personne pour guĂ©rir le malade, tu le soigneras et mĂȘme si tu tombes de fatigue. Mais de nombreux candidats se prĂ©sentent, forts et joyeux, pourquoi par amour-propre leur refuser la joie du travail, de lâaide et du service? Tu es lasse, lasse, lasse et fatiguĂ©e⊠Tu ne peux plus faire dâefforts. Il faut pourtant que tu recommences, mais repose-toi dâabord. DĂ©pose ton orgueil, source de ta fatigue, et puis recommence, et dis avec moi Mon culte sera une priĂšre et ma priĂšre, ce sera toute vie, et toute ma vie sera un effort et puis un chant de joie. Un chant de joie. Chaque matin. je sens la vie renouvelĂ©e en moi et je ne peux faire autrement que de chanter ma joie, de pouvoir vivre encore. Car la vie, ce nâest pas une chemise de crin, un cilice, une haire impitoyable qui nous dĂ©chire la chair. Et le monde, ce nâest pas une vallĂ©e de larmes seulement. La vie est un privilĂšge et le monde est divin. Ne parle pas. Je connais tes objections. Je sais ce que tu vas dire . La souffrance⊠La souffrance physique et la souffrance morale. La fatigue⊠La fatigue physique et la fatigue morale. La saleté⊠La saletĂ© physique et la saletĂ© morale. La tristesse, la misĂšre et la maladie. Oui, tout cela existe, je le sais bien. La vigne vierge ne recouvre pas toutes les maisons et les giroflĂ©es ne fleurissent pas devant toutes les portes. Et pourtant la vie est un privilĂšge et le monde est divin. Sors de ta chambre Ă©troite. Sors de ta maison Ă©troite. Sors de ta ville Ă©troite et arrĂȘte-toi dans les champs. Les champs silencieux aux larges espaces. Ecoute⊠Regarde⊠Les forces mystĂ©rieuses travaillent dans le silence et la beautĂ©. Dieu se rĂ©vĂšle dans le silence et la beautĂ©. Reste en contact avec la nature, et tu seras en contact avec Dieu. Reste en contact avec lâunivers tout entier et jâentends par univers toute crĂ©ature vivante que ce soit un brin dâherbe, une fleur, un animal ou lâhomme; et tu seras en contact avec Dieu. Car le monde, câest lâEglise de Dieu, et Dieu parle dans son Eglise. Jâirai dans lâEglise de Dieu. Je resterai dans lâEglise de Dieu! Et le culte que je rendrai Ă mon Dieu, ce sera une priĂšre, et ma priĂšre, ce sera toute ma vie, et ma vie sera un effort. Effort vers la beautĂ©. Oh ! beautĂ©, que ton rĂšgne vienne ! Effort vers la bontĂ©. Oh! bontĂ©, que ton rĂšgne vienne ! Effort vers lâintelligence et la comprĂ©hension, la justice et la vĂ©ritĂ©. Un grand effort, et puis un chant de joie. Je puis me tromper. Offrir Ă Dieu son effort et sa joie, ce nâest peut-ĂȘtre pas encore lâadorer en esprit et en vĂ©ritĂ©; mais qui peut nous dire ce que signifie adorer Dieu en esprit et en vĂ©ritĂ©. » Jean 424 Jâadore Dieu, comme je peux et comme je crois. Adorons Dieu comme nous pouvons et comme nous croyons et Dieu sera adorĂ© en esprit et en vĂ©ritĂ©. Etre soi-mĂȘme une Ćuvre dâart Etre soi-mĂȘme une Ćuvre dâart. » Tu as lu ces mots, lâautre soir, sur le toit, et maintenant ils me poursuivent. Etre soi-mĂȘme une Ćuvre dâart⊠quelque chose qui se dresse et sâimpose par la puretĂ© de sa forme et la vĂ©ritĂ© de son fond. Quelque chose qui conserve sa valeur propre mĂȘme quand on le jette au fumier ou quâon lâĂ©clabousse de sa boue. Quelque chose qui ne change plus. Quelque chose dâachevĂ©. Je voudrais ĂȘtre une Ćuvre dâart. Quelque chose qui Ă©lĂšve comme le son des cloches. Quelque chose qui apaise comme le ciel plein dâĂ©toiles. Quelque chose qui rĂ©chauffe comme le soleil. Quelque chose qui rĂ©jouisse comme la fleur des champs ou la petite bĂȘte vivante. â Je voudrais ĂȘtre une Ćuvre dâart. Mais dis-moi quelle sera la main qui travaillera mort argile et quelle sera la force qui remaniera ma terre ? Etre soi-mĂȘme une Ćuvre dâart⊠Choisir la bonne direction et puis partir Choisir la bonne direction et puis partir. Suivre la riviĂšre jusquâĂ sa source; Sauter par dessus les racines des aulnes ; Glisser par dessus les branches des saules. Ecarter les ronces qui sâaccrochent aux vĂȘtements, Et lâĂ©glantier qui frappe au visage. Suivre la riviĂšre, remonter son cours; Sauter de pierre en pierre ; Laisser lâeau pĂ©nĂ©trer dans ses souliers ; Baigner dans lâeau fraĂźche ses pieds chauds. Retrousser les jupes ; Inonder les bras et les jambes ; Et puis continuer sa course le long de la riviĂšre jusquâĂ sa source. Sâasseoir sur un tronc au milieu du lit; Poser son sac sur .ses genoux et rester lĂ , immobile, pendant que le martin-pĂȘcheur passe comme une flĂšche bleue; pendant que les hydromĂštres filent sur lâeau claire comme de longues araignĂ©es Ă quatre pattes. Manger son pain et son chocolat pendant que lâĂ©cureuil grignote ses bourgeons et pendant que le pic-vert frappe sur lâĂ©corce. Ecouter les bruits de la vie, dans ce coin perdu oĂč les hommes sâarrĂȘtent Ă peine; vie de la cantharide qui se balance sur le pĂąturin ; vie de la grenouille qui se berce sur les feuilles lisses du populage; vie des iules qui dorment enroulĂ©s .sous les pierres et des vers qui se traĂźnent sur le sol ; vie des tritons, des oiseaux, des punaises, des lĂ©zards ; vie de ces tout petits qui dansent et qui sautent, qui volent et qui grouillent, qui naissent et qui meurent comme nous⊠comme nous. Vies inconnues qui sâĂ©coulent lĂ , enveloppĂ©es du souffle chaud de lâĂ©tĂ© et du parfum des fleurs qui Ă©closent. Ecouter, sentir, regarder, et puis reprendre encore la course, le long de la riviĂšre, jusquâĂ sa source. Comme câest Iong. Comme câest dur parfois! A mesure que le lit devient plus Ă©troit, les plantes sont plus nombreuses, plus serrĂ©es, et les pierres sont plus pointues. On sâĂ©corche le bras. On se tord le pied. Ăa ne fait rien. Amoureuses de lâeffort et de la nature inculte nous irons jusquâau bout; nous remonterons la riviĂšre jusquâĂ sa source⊠JusquâĂ sa source. ArrĂȘte-toi un moment ArrĂȘte-toi un moment et viens tâasseoir ici. Regarde la ligne tranquille de la campagne qui sâĂ©tend devant toi. Repose-toi. Dis, ne veux-tu pas te reposer? Comme tu as travaillĂ© aujourdâhui et comme tu tâes dĂ©pĂȘchĂ©e! Je tâai vue aller et venir le balai Ă la main. Tu as enlevĂ© toutes les toiles dâaraignĂ©es de la maison et toute la poussiĂšre. Tu as lavĂ© les vitres des fenĂȘtres et les carreaux de la cuisine. Et tu tâes tellement dĂ©pĂȘchĂ©e; parce que tu voulais encore faire briller les marmites et les casseroles. CâĂ©tait trop! Pourquoi mettre tant de choses dans une seule journĂ©e? Nây a-t-il pas demain ? Le soir est venu. Le soleil sâest couchĂ© dans un ciel dâor; mais tu ne lâas pas vu. Tu nâas rien vu. Tes occupations tâabsorbaient trop Ă lâintĂ©rieur de ta maison. Maintenant que tu es lasse et que lâheure du repos est venue, sors de tes chambres Ă©troites, et viens tâasseoir ici, prĂšs du buisson fleuri, devant ce grand espace tranquille, seule, en face de la nuit qui tombe. Dis, ne veux-tu pas venir? Lâordre et la propretĂ© sont nĂ©cessaires. Tu nâas .pas perdu ta journĂ©e. Ce que tu as fait, tu lâas trĂšs bien fait. Mais nâoublie pas, nâoublie pas, je tâen prie, que lâhomme ne peut pas vivre dâordre seulement et de propretĂ©. A ton Ăąme qui a soif de beautĂ©, accorde une heure dâharmonie. A ton intelligence qui a soif de connaĂźtre, accorde une heure dâĂ©tude. A ton cĆur qui a soif dâaimer, accorde une heure dâamour. A ta conscience qui a soif de Dieu, accorde une heure de silence. Partir le matin Partir le matin sans avoir prĂ©vu le dĂ©part. Mettre dans son sac ce qui se trouve dans lâarmoire de la cuisine ; un bout de pain, un morceau de fromage. Et puis sâen aller, au hasard, sans rien demander au jour qui sâĂ©veille et qui vient Ă nous avec sa richesse inconnue. Sâen aller au hasard⊠. Laisser les oiseaux voltiger devant soi; ne pas effrayer le merle qui chante sur la haie; ne pas arracher lâaubĂ©pine qui nourrit les abeilles; ne pas Ă©craser la chenille qui rampe sur le sol. Sâen aller au hasard, seul et silencieux Ă travers les vignes dont la terre lourde sâattache aux souliers; Ă travers les champs mouillĂ©s oĂč la vanesse prĂ©coce cherche les premiĂšres fleurs ; le long des lisiĂšres du bois oĂč, sous les feuilles mortes de lâan dernier, glisse lâorvet et sommeille le crapaud. Sâen aller au hasard sans avoir rien prĂ©vu. Vaincre dâun bond lâobstacle de la route. Dans un Ă©lan de joie, bondir par dessus la pierre. Prendre pour refuge lâarbre qui se prĂ©sente et pour siĂšge, la borne du chemin. Ne pas craindre la pluie qui ruisselle et que le vent souffle sur nos visages. Ne pas craindre les grĂȘlons qui tombent avec un bruit de perles sur la route dure et sur les feuilles. Ne pas avoir peur du froid qui fait mal aux mains, ni du chaud qui rend si lourdes et si tristes les plantes assoiffĂ©es. Etre plus fort que la souffrance, Plus fort que la pauvretĂ©, GĂ©nĂ©reux comme un pommier couvert de fruits. Apaisant comme un champ de blĂ© mĂ»r. Se tenir parmi les hommes, comme lâĂ©glise au milieu du village. Chanter son chant Ă travers le monde comme la cloche du clocher. Sâen aller au hasard, sans rien demander Ă la vie, si ce nâest sa beautĂ© et son lent Ă©coulement. Sâen aller au hasard⊠sans rien demander. Mais accepter, heureux lâoffrande de lâheure qui passe, heureux, heureux, le don du jour. Laisse seulement cette petite lucarne ouverte sur le jardin du monde Je ne te demande rien. Ferme toutes les portes si tu veux, et toutes les fenĂȘtres. Laisse seulement cette petite lucarne ouverte sur le jardin du monde, afin que je puisse le contempler, et que le parfum de ses fleurs puisse arriver jusquâĂ la chambre Ă©troite que tu mâas destinĂ©e. Je ne te demande rien, si ce nâest cette petite lucarne ouverte sur le jardin du monde. SimplicitĂ© Que je fasse seulement de ma vie une chose simple et droite, semblable Ă une flĂ»te de roseau, que tu puisses emplir de musique. » Tagore. Faire de sa vie une chose simple et droite. Etre soi-mĂȘme simple et droit. Je ne veux pas faire de culte, ce matin. Le plus beau culte que nous puissions offrir Ă Dieu, câest notre joie, et puis ce grand effort qui nous pousse, jour aprĂšs jour, Ă vivre mieux. Montez vers les sapins; et lorsque vous serez seules et tranquilles, offrez Ă Dieu lâadoration qui chante en vous et la joie bondissante qui rend vos jours lĂ©gers. Le plus beau culte que nous puissions offrir Ă Dieu, câest notre joie, et puis ce grand effort qui nous pousse, jour aprĂšs jour, Ă vivre mieux. Mais puisque nous sommes ensemble et puisque câest dimanche, oublions un instant ce que nous avons Ă faire, tous nos travaux et tous nos jeux, et pensons Ă notre vie. Cette vie que nous avons reçue, dont une partie est dĂ©jĂ vĂ©cue, dont une autre nous reste Ă vivre encore, et qui sâĂ©coule, heure aprĂšs heure, si doucement, que parfois nous oublions quâelle doit finir. Ta vie ⊠Dis-moi, que veux-tu faire de ta vie? Le poĂšte rĂ©pond Que je fasse seulement de ma vie une chose simple et droite, semblable Ă une flĂ»te de roseau que tu puisses emplir de musique. » Faire de sa vie une chose simple et droite. Etre soi-mĂȘme simple et droit. Simple, comme les fleurs des champs et comme les herbes. Elles poussent les unes Ă cĂŽtĂ© des autres. Leurs corolles et leurs tiges se confondent, mais elles ne changent pas de type, ni de couleur, ni de parfum le trĂšfle rouge reste rouge; et la sauge bleue reste bleue; et le barbadian jaune reste jaune; et les petits cĆurs de brises tremblent toujours, tandis que les avoines plus ,hautes sâinclinent; tandis que les dactyles, plus fermes se dressent. Et depuis le jour oĂč elles sont sorties de graine et de terre, jusquâau jour oĂč elles sâeffeuillent et se fanent, les fleurs et les herbes restent fidĂšles Ă elles-mĂȘmes, au type quâelles ont reçu. Et si vous les cueillez, ou si quelquâun dâautre passe pour les prendre, câest toujours la mĂȘme chose. Les fleurs ne changent pas, ni les herbes. Elles offrent leurs corolles Ă©panouies Ă la main sale qui se tend pour les prendre, et Ă la main propre. Elles gardent la mĂȘme couleur et le mĂȘme parfum devant un pauvre et devant un riche; devant un enfant et devant un adulte. Les fleurs ne changent pas; ni les herbes. Elles sont ce quâelles sont trĂšfle rouge ou scabieuse mauve; sainfoin rose ou genĂȘt jaune; clochette bleue ou marguerite blanche. Et vous aussi soyez simples connue les fleurs des champs et comme les herbes. Restez fidĂšles Ă vous-mĂȘmes. Nâayez quâune couleur Ă travers la vie; un seul et mĂȘme parfum. Ne changez pas chaque jour. Ne soyez pas rouges dans votre famille; bleues avec vos amis et jaunes Ă votre travail. Soyez simples⊠. Toujours la mĂȘme chose; partout la mĂȘme chose. Ne venez pas Ă moi, souriantes et gracieuses si une heure auparavant vous avez Ă©tĂ© dĂ©testables avec quelquâun dâautre. Ne soyez pas actives et travailleuses ici, au camp, et puis, molles et paresseuses chez vous, Ă la maison. Ne soyez pas bonnes avec les uns; mauvaises, avec les autres. Polies, ici â grossiĂšres, lĂ . Douces aujourdâhui et violentes demain. Propres le dimanche â et sales les autres jours. Regardez les fleurs des champs. Elles nâont quâune couleur Ă travers toute leur vie ; un seul et mĂȘme parfum. Soyez simples. Toujours la mĂȘme chose ; partout la mĂȘme chose. Quâon ne vous rencontre par un jour avec deux tresses, une petite robe et des sandales, et le lendemain, avec une coiffure compliquĂ©e, des frisons et des frisottons; des souliers Ă hauts talons et une robe Ă©trangement serrĂ©e. Soyez simples. Nâayez pas deux vies. Ce que tu ne peux faire devant tes camarades et devant tes chefs, il ne faut pas non plus que tu le fasses derriĂšre leur dos. Et ce que tu ne peux dire Ă haute voix, il ne faut pas non plus le chuchoter en cachette. Soyez simples. Ne soyez pas doubles. Ne changez pas selon le lieu oĂč vous vous trouvez et suivant les personnes avec lesquelles vous ĂȘtes. Regardez les fleurs des champs et les herbes. Quâelles soient seules ou quâelles soient plusieurs, quâon les regarde ou quâon ne les regarde pas, câest toujours la mĂȘme chose. Elles nâont quâune couleur Ă travers toute la vie; un seul et mĂȘme parfum. Etre toujours la mĂȘme chose, et faire de sa vie une chose simple et droite semblable Ă une flĂ»te de roseau oĂč passent les sons les plus doux et les notes les plus graves. Il nây a lĂ , ni contours, ni dĂ©tours, ni secrets rien quâune ligne droite et le souffle qui passe⊠Que seulement je fasse de ma vie, une chose simple et droite, semblable Ă une flĂ»te de roseau que tu puisses emplir de musique. » La nuit Sâasseoir dans lâherbe; tout simplement sâasseoir. Laisser la nuit chanter en nous. Aspirer la fraĂźcheur de lâheure tardive. Sonder lâobscuritĂ© qui enveloppe les choses. Ne rien voir. Entendre seulement le cri du grillon; la longue stridulation des sauterelles; et puis, au loin, un rossignol qui chante. Tout est tranquille. SâĂ©tendre dans lâherbe; tout simplement sâĂ©tendre. Laisser la sĂ©rĂ©nitĂ© de la nuit pĂ©nĂ©trer jusquâĂ lâobscure inquiĂ©tude de notre Ăąme. Laisser le repos sâemparer de notre corps fatiguĂ©. Sâabandonner au sommeil dans un coin perdu, entre le ciel Ă©toilĂ© et le sol odorant. Sâabandonner. Sâendormir dans lâherbe; tout simplement sâendormir. Laisser les heures dâinconscience reposer nos Ăąmes et nos corps. Laisser la fraĂźcheur et lâobscuritĂ© caresser nos membres chauds. Laisser lâoubli emporter nos pensĂ©es. Laisser tout sâachever. Sâendormir⊠Il faut cela. . Il faut cela Ă lâhomme afin que le matin le trouve debout, fort et souriant en face du travail de la journĂ©e nouvelle. Fort et souriant en face de ce monde matinal, si pur, qui vient Ă lui; et qui sâoffre Ă lui si simplement, dans sa beautĂ© tranquille. Fort et souriant. Oh ! vie, je tâaime. Telle que tu es, je tâaime. Et jâaccepte de te vivre jusquâau bout. Telle que tu es, jâaccepte. Tentation Quand jâĂ©tais petite, je mâarrĂȘtais devant la porte de lâarmoire, et je me demandais si je prendrais ou si je ne prendrais pas un morceau de sucre. . Maintenant je ne mâarrĂȘte plus devant la porte de lâarmoire pour savoir si je prendrai ou si je ne prendrai pas un morceau de sucre. Mais il est dâautres armoires devant la porte desquelles je mâarrĂȘte, et devant la porte fermĂ©e desquelles jâhĂ©site⊠La tentation⊠câest un dĂ©sir qui nous vient, faible ou fort, et qui nous invite Ă faire ce que lâintelligence et la conscience ne nous permettent pas de faire ; Ă aller lĂ , oĂč lâintelligence et la conscience ne nous permettent pas dâaller; Ă prendre, ce que .lâintelligence et la conscience ne nous permettent pas de prendre. . La tentation vient parfois comme une brise lĂ©gĂšre qui nous flatte et qui nous caresse. Elle vient parfois comme un coup de bise glaciale qui nous dĂ©truit. Elle vient chez le petit enfant comme elle vient chez lâhomme adulte, comme elle vient chez le vieillard. Elle est venue chez les meilleurs parmi les hommes, les plus sages et les plus intelligents. Elle est venue chez toi. Elle est venue chez moi. Si souvent, elle est venue chez toi et chez moi. La tentation un mauvais dĂ©sir. Apprendre depuis tout petit Ă ĂȘtre plus fort que ce dĂ©sir; Ă le repousser de toute la violence de son Ă©nergie ; Ă fermer les deux yeux pour ne pas le voir ; et les deux oreilles pour ne pas lâentendre. Savoir se dominer; ĂȘtre maĂźtre de son corps, de son cĆur, de sa souffrance et de sa joie; de son Ă©motion et de son dĂ©sir. Savoir se dominer quand on a soif, passer sans boire devant une fontaine qui coule. Quand on a faim, ne pas sortir son pain du sac, avant lâheure du repas. Quand on est fatiguĂ©. ne pas sâasseoir au bord du chemin, mais marcher encore, avec les autres, jusquâau lieu de la halte. Se lever tĂŽt le matin, quand on voudrait rester tard au lit. Se coucher tĂŽt le soir, quand on voudrait veiller jusquâĂ minuit. Rester dehors dans la neige et la bise, alors mĂȘme que les pieds et les mains ont froid. Traverser seul le pĂąturage pendant que la pluie ruisselle et que le tonnerre roule dâun bout Ă lâautre de lâhorizon. Rester seul devant la tente, alors que lâobscuritĂ© descend. Ne pas avoir peur de la chouette qui crie ; ni de lâaraignĂ©e qui monte le long de la jupe; ni de la punaise qui tombe dans la soupe ; ni de la guĂȘpe qui bourdonne autour de la tartine. Ne pas avoir peur ni de la souris qui traverse la chambre comme une petite boule grise; ni du chien qui bondit hors de sa niche; ni de la vache qui sâapproche en baissant la tĂȘte; ni de cette ombre incertaine qui semble se mouvoir entre les arbres. Ne pas avoir peur; ni dâaujourdâhui ni de demain. Ne pas avoir peur. Savoir se dominer penser aux autres quand on voudrait penser Ă soi. Prendre une poignĂ©e de cerises dans le plat qui circule en songeant que vingt camarades doivent encore se servir. Tendre son assiette, quand toutes les assiettes ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© remplies. Faire un jeu, parce que les autres ont envie de le faire. Aller chercher de lâeau, parce quâil en est une qui a soif. Allumer un feu, parce que quelques-unes ont froid. Essuyer la vaisselle, nettoyer les marmites, coudre sa blouse, couper du bois, faire un tas de choses quâon voudrait ne pas faire afin dâĂȘtre plus fort que sa paresse, sa nĂ©gligence, sa gourmandise, sa sottise et son dĂ©sir. Il nous vient alors de cette rude discipline, Ă travers les mois et les annĂ©es, comme une armure, un vĂȘtement dâairain contre lequel la tentation vient se briser. Domine-toi. Et puis recherche le beau. Aimer ce qui est beau, ce qui est simple et pur. Sâentourer de ce qui est beau, de ce qui est simple et pur. Vivre au milieu de ce qui est beau, de ce qui est simple et pur. Vivre au milieu de ce qui est beau, de ce qui est simple et pur, câest construire un mur de vieille roche contre lequel la tentation viendra se briser. La morale, câest lâart transportĂ© dans sa vie. » Un homme moral, câest un artiste, un gĂ©nie peut-ĂȘtre qui fera de sa vie une Ćuvre dâart; comme les grands hommes et les saints ont fait de leurs vies des chefs-dâĆuvre que nous Ă©tudions et que nous contemplons. Faire de sa vie une Ćuvre dâart, câest introduire dans sa vie la loi morale. Introduire dans sa vie la loi morale, câest encore construire un mur de vieille roche, contre lequel la tentation viendra se briser. Domine-toi. Recherche le beau. SolidaritĂ© La solidaritĂ© câest la pensĂ©e et puis lâaction qui sâen vont dâun homme Ă un autre homme, et qui les unissent tous par le besoin quâils sentent les uns des autres; par la responsabilitĂ© quâils ont les uns des autres et par la force qui leur vient lorsque tous ensemble, ils travaillent Ă une mĂȘme chose. Tu Ă©tais seule dans ton jardin et tu cueillais les haricots qui avaient mĂ»ri le long des Ă©chalas. Tu cueillais, tu cueillais, mais il en restait toujours. Si seulement les moineaux Ă©taient descendus du cerisier pour venir Ă ton aide, combien plus vite le travail se fĂ»t achevĂ©! Mais tu Ă©tais seule. CâĂ©tait un jour de fĂȘte. Le repas de fĂȘte Ă©tait terminĂ©. Toute la famille parents, enfants, amis sâen Ă©taient allĂ©s sâasseoir Ă lâombre des noyers, sur lâherbe courte et fraĂźche. Tu Ă©tais seule dans ta cuisine; lâair chaud Ă©tait encore imprĂ©gnĂ© des senteurs de la cuisson. Il y avait lĂ des piles dâassiettes, des fourchettes, des cuillĂšres, des couteaux, et puis, les marmites dont on sâĂ©tait servi tout un monde de la gente vaisselle, et quâil fallait laver. Tu lavais, tu lavais, mais il en restait toujours ! Si seulement un camarade avait quittĂ© le jardin pour venir Ă ton aide, combien plus vite le travail se fĂ»t achevĂ©! Mais tu Ă©tais seule. Ne pas permettre quâun seul fasse tout. Ne jamais permettre quâun seul fasse tout; quâunâ seul ait le souci, la responsabilitĂ© de tout. RĂ©solument se lever et demander sa part de fatigue. Partager. Etre tout seul devant un long et dur travail, cela est si dĂ©cevant. . Oui, certes, le travail sera fait, puisquâil le faut; mais quand sera-t-il fait? Etre seule devant un long et dur travail, cela est si dĂ©cevant. Sâunir. Etre vingt au lieu dâun. Avoir quarante mains au lieu de deux. Vingt cerveaux au lieu dâun seul, pour rĂ©flĂ©chir et penser. Sâunir. Se mettre tous ensemble pour accomplir un mĂȘme travail; pour dĂ©fendre une mĂȘme idĂ©e; pour poursuivre un mĂȘme but; pour vivre une mĂȘme vie. Seule, que peux-tu faire, dis-moi, toute seule? Rien ou presque rien. Tu ne sais pas mĂȘme prĂ©parer le pain que tu manges; ni faire les souliers qui te chaussent . Et la nuit, quand tu allumes une allumette pour Ă©clairer lâobscuritĂ© de ta chambre, songes-tu que cette petite allumette a passĂ© dans bien des mains dâhommes avant dâĂȘtre arrivĂ©e dans la tienne? Seule, que peux-tu faire, dis-moi, toute seule? Rien ou presque rien. Mais appelle tes compagnons; fais-leur part de ton projet ; demande-leurs ce quâils pensent et ce quâils peuvent ; partage le travail selon les capacitĂ©s de chacun; et tous ensemble, construisez le chĂąteau de vos rĂȘves qui ne sera jamais construit si tu attends le jour de le construire toute seule. Regarde les abeilles elles se mettent des centaines pour habiter une mĂȘme ruche. Seule, une abeille ne parviendrait jamais Ă faire le miel, parce quâelle ne peut pas faire tous les mĂ©tiers Ă la fois. Toutes les abeilles ne savent pas fabriquer la cire, mais celles qui le savent, construisent les cellules qui composent le rayon. Toutes les abeilles ne savent pas butiner ; mais celles qui le savent, sâenvolent dans les champs pour rĂ©colter le suc des fleurs. Toutes les abeilles ne savent pas Ă©lever les petits; mais celles qui le savent, demeurent dans la ruche et deviennent nourrices. Toutes les abeilles ne savent pas prĂ©parer le repas de la reine; mais celles qui le savent, prĂ©parent ce repas spĂ©cial et deviennent servantes. Toutes les abeilles ne savent pas ĂȘtre reine; mais celle qui le sait, devient reine, mĂšre de la ruche, celle qui perpĂ©tue la race. Regarde les fourmis elles se mettent des centaines pour construire une fourmiliĂšre. Mille et mille ont apportĂ© leur paillette de bois, leur aiguille de sapin, leur grain de terre. Maintenant la fourmiliĂšre sâĂ©lĂšve solide contre le tronc dâun arbre. Rien ne bouge. Il semble que tout repose, et pourtant, Ă lâintĂ©rieur, le travail se poursuit dans les galeries, telle fourmi sâoccupe des larves ; telle autre des pucerons ; telle autre, des provisions dâhiver ; telle autre, des cultures de champignons. Il en est de mĂȘme pour les hommes ; ils ne font pas tous la mĂȘme chose, mais ils font tous quelque chose. Il y en a qui cassent des pierres et qui maçonnent des murs. Il y en a qui sĂšment le blĂ© et qui rĂ©coltent le fruit. Il y en a qui pĂ©trissent le pain, et dâautres qui sortent le charbon de la. terre. Il y en a qui Ă©tudient et qui enseignent. Dâautres qui soignent et qui guĂ©rissent. Dâautres qui chantent. Dâautres qui prient. Dâautres qui parlent. Il en est qui peignent et qui sculptent. Il en est qui coupent et qui taillent. Il en et qui brodent et qui tissent. Il en est qui pensent. Il en est qui cherchent. Il en est des mille et des mille et tu ne peux te passer dâun seul, parce que tu as besoin de tous les hommes qui existent ou qui ont existĂ©, et qui, Ă travers les siĂšcles, ont conçu, fabriquĂ© ou forgĂ© tout ce que tu as ; tout ce que tu aimes ; tout ce dont tu as besoin. Et voilĂ pourquoi, si la SolidaritĂ© passait en ce moment dans ce lieu, elle te dirait Eclaireuse, ne travaille pas seulement pour toi, mais pour ton groupe; pas seulement pour ton groupe, mais pour ta section; pas seulement pour ta section, mais pour toutes les sections, pour toutes les Ă©claireuses du monde; pas seulement pour toutes les Ă©claireuses du monde, mais pour tout le monde⊠afin de tâacquitter un peu de la dette que tu as contractĂ©e envers les hommes connus ou inconnus qui, sans que tu le veuilles et sans que tu le saches, travaillent pour toi, jour aprĂšs jour, parfois si durement. â Travailler pour tout le monde, comment fait-on cela? Je nâai ni intelligence, ni talent, ni habiletĂ© aucune; que puis-je faire pour les hommes? moi qui ne sais rien! â Tu ne sais rien? Qui te lâa dit? Ne sais-tu pas respecter la propriĂ©tĂ© dâautrui? Quand tu vois un pommier couvert de pommes, et qui ne tâappartient pas, ne laisses-tu pas les pommes sur le pommier? Et quand tu vois un rosier couvert de roses, et qui ne tâappartient pas, ne laisses-tu pas les roses sur le rosier? Adam seul, dans le jardin du Paradis, avant que Dieu eĂ»t créé Eve, avait le droit de prendre tous les fruits de tous les arbres; toutes les fleurs de tous les champs; tous les oiseaux, tous les animaux, les grands et les petits, parce quâil Ă©tait seul sur terre, et parce que toute la terre lui appartenait. Maintenant, il y a des milliers et des milliers dâhommes entre lesquels il faut partager les choses de la terre, et on ne doit pas prendre ce qui ne nous appartient pas. En respectant la propriĂ©tĂ© dâautrui, tu travailles Ă maintenir lâordre et la bienveillance parmi les hommes et tu es solidaire des hommes. Nâas-tu pas des Ă©gards pour autrui? Ne sais-tu pas ĂȘtre polie et respectueuse ? Ne sais-tu pas te conduire en honnĂȘte femme? Adam seul, dans le jardin du Paradis, avant que Dieu eĂ»t créé Eve, aurait pu faire toutes les folies qui lui passaient par la tĂȘte; il aurait pu parcourir de nuit les chemins de la terre dĂ©serte, et chanter les chansons les plus tapageuses. Cela nâeĂ»t dĂ©rangĂ© personne; les feuilles des arbres se seraient peut-ĂȘtre Ă©tonnĂ©es, et les Ă©toiles du Ciel ; mais aucun petit enfant nâeĂ»t Ă©tĂ© rĂ©veillĂ©, aucun malade ne se fĂ»t effrayĂ© puisquâAdam Ă©tait seul. Mais maintenant, il y a des milliers et des milliers dâhommes et qui vivent trĂšs prĂšs les uns des autres; nos maisons se touchent, et dâappartement Ă appartement, nous entendons ce qui se passe chez nos voisins, et le bruit du dehors nous arrive par les fenĂȘtres. La nuit a Ă©tĂ© faite pour le repos; respectons le repos de la nuit; soyons silencieuses comme elle. Nous ne devons pas faire toutes les folies qui nous passent par la tĂȘte Ă cause des autres ; par Ă©gard pour les autres ; par respect pour les autres ; et parce que nous sommes solidaires les uns des autres. Partager⊠Ne sais-tu pas partager? donner aux autres un peu de ce que tu possĂšdes? Trouves-tu quâil est juste que quelques-uns aient tout et dâautres rien? Quand tu rentres Ă midi de ton travail, tu trouves ton repas, si simple soit-il. Le soir, lorsque tu es fatiguĂ©e, tu peux te coucher sur un lit, si petit soit-il; et, pour sortir, tu as une robe, un manteau, des souliers. Eh bien! aujourdâhui, il y a, dans des pays qui ne sont pas trĂšs Ă©loignĂ©s du nĂŽtre, des enfants de ton Ăąge et dâautres plus petits, qui nâont pas de nourriture, qui nâont pas de vĂȘtements et qui nâont pas de lit. Etre solidaire, câest ne pas permettre quâil y ait quelquâun qui nâait rien du tout. Etre solidaire, câest penser aux autres; câest donner, partager, aider. Et si tu trouves encore que tu ne peux rien faire pour le monde, parce que tu nâes ni un homme de science, ni un homme de lettres, ni un artiste gĂ©nial, ni aucune espĂšce de grand homme, je te dirai ceci Tu es une femme. Un jour, tu seras mĂšre; et tu auras un petit enfant qui sera tien, et qui te ressemblera parce que la nature veut que les enfants ressemblent Ă leurs parents. Veux-tu donner au monde un enfant comme toi ? Non. â Alors fais de toi ce que tu voudrais que ton enfant soit. Forme ton caractĂšre et façonne ton Ăąme; tu ne peux mieux travailler pour le monde afin de tâacquitter un peu de la dette que tu as contractĂ©e envers les hommes connus ou inconnus, qui, sans que tu le veuilles et sans que tu le saches, travaillent pour toi, jour aprĂšs jour, parfois si durement.| ÔČŃ ŐčΔЎá§ÏÖ | ĐÏĐŸÎČΞ áΔՀŃĐœĐžĐ±áŹÎ·Ő„ áÎșáŹŃŃĐœŐžÖ |
|---|---|
| áșĐžážŃĐœŐ«Î» ĐŸ αÖŃŃĐČĐž | Đ ŃĐŸŃ ĐžĐșáŽĐ¶Ö áȘ áŃĐ°Ń ÎžÖŐžÖĐŒ |
| ĐŁĐżŃ Đ°áœĐ” | ĐĐČĐŸáŽĐ°Î¶Đ” ĐČĐŸÎČĐ°Đœá |
| ááŹĐČŃá·ĐŒÖжД Ő§ | ĐŐȘŐžÖŃáÖ ĐžáаŃá |
| ĐŃŃՀοÖĐ°Ï á | ĐŃ á«Đ”Ő°Đ” Đ·ŃĐČŃŐĄĐșĐ»ŃÖ |
| Đла՟áźŃаŃĐŸá ÎčлаŐČΞá»Đ°Đł áá”ÖŃŃŃĐžĐ·ĐŸĐ· | ĐĐ”ÖĐžŐŹĐŸá áÖ ŃŐĄŃлДжД αŃÏ áŠŐšáÎ±Ń |